Résumé du dossier d'inconduite CPPM‑2017‑029

Le plaignant, un membre des Forces canadiennes (FC), a fait l’objet d’une plainte pour agression et a été arrêté par des membres de la police militaire (PM) à une base des Forces canadiennes en février 2016. Le rapport de la PM a été envoyé par erreur à l’unité du frère du plaignant au lieu de celle du plaignant. La PM a rouvert le dossier et a allégué que le plaignant avait commis une fraude d’identité en utilisant l’identité de son frère pour la tromper au moment de son arrestation. Les accusations d’ivresse et de fraude d’identité ont été retirées par le procureur militaire. Dans sa plainte pour inconduite, le plaignant affirme que les accusations d’ivresse et de fraude d’identité n’étaient pas fondées et qu’elles lui ont causé un grave préjudice.

La Commission d’examen des plaintes concernant la police miliaire (CPPM) a estimé fondée les affirmations du plaignant relatives à l’accusation de fraude d’identité. La CPPM a conclu qu’aucun élément de preuve n’étayait l’accusation de fraude d’identité recommandée à l’endroit du plaignant. En ce qui concerne les affirmations du plaignant relatives à l’accusation d’ivresse, la CPPM a estimé qu’il était raisonnable, dans les circonstances, que les membres de la PM concluent, selon la prépondérance des probabilités, que le plaignant était en état d’ébriété le soir de son arrestation.

La CPPM a également conclu que la PM n’a pas omis d’informer le plaignant des accusations portées contre lui. Dans la présente affaire, les membres de la PM visés par la plainte n’avaient pas le pouvoir de déposer des accusations pour des infractions aux termes de la Loi sur la défense nationale (LDN) à ce moment-là. Par conséquent, ils n’avaient aucune obligation d’informer le plaignant des accusations portées contre lui. La preuve révèle que le membre de la PM qui a arrêté le plaignant l’a informé au moment de l’arrestation des raisons générales de celle-ci. La PM a ensuite présenté ses conclusions au commandant de l’unité du plaignant pour que des mesures soient prises, notamment le dépôt d’accusations, s’il y avait lieu.

La CPPM a conclu que les membres de la PM ont partiellement omis de fournir le rapport de la PM à l’unité du plaignant en temps opportun. Le plaignant a affirmé que son unité n’a reçu le rapport de la PM qu’en novembre 2016, soit neuf mois après son arrestation. La CPPM fait remarquer que deux rapports ont été produits et distribués : un rapport d’enquête de la police militaire (REPM) et le rapport complet de la PM. D’après la preuve, la divulgation complète du dossier au Cabinet du juge-avocat général n’a pas été faite en temps opportun, compte tenu du fait que le rapport initial (le REPM) ne contenait pas assez d’information pour aider le commandant de l’unité du plaignant à déposer des accusations en vertu de la LDN.

La CPPM a fait six recommandations au Grand Prévôt des Forces canadiennes (GPFC) pour traiter les questions cernées dans l’enquête :

Le GPFC a accepté la recommandation voulant que les membres de la PM concernés passent en revue les ordres PM FC relatifs au fonctionnement des SEVM, à la prise de notes et aux procédures de prise de notes, y compris la recommandation de leur rappeler les lignes directrices existantes dans les ordres PM FC et dans les politiques au sujet de la sollicitation d’avis juridiques et que tous les membres de la PM soient encouragés à consulter les procureurs militaires régionaux avant de déposer des accusations. Le GPFC a partiellement accepté la recommandation de rappeler aux détachements de la PM l’importance de veiller à ce que les SEVM soient en bon état de fonctionnement et que les supérieurs de quart annotent l’état des SEVM dans leurs rapports d’inspection quotidienne, y compris la recommandation concernant les langues officielles. Le GPFC n’a pas accepté la recommandation de fournir aux membres de la PM une formation détaillée améliorée sur l’identification et la vérification d’un sujet, ainsi que des lignes directrices plus claires sur la méthode d’identification d’un sujet, surtout un sujet en état d’ébriété.

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